[ BG ] Sahori

D’un pas résolument pressé, Sahori traverse le long couloir principal de l'aile nord de l'école, en direction de la salle des professeurs.

Elle exerce son métier d'enseignante, ici même, à l'école de Magie de Talking Island, depuis tout juste deux ans.
Elle avait travaillé d'arrache pied, afin de pouvoir obtenir ce poste, dans cette école de renom.
Se détachant de la ligne de conduite générale du corps enseignant, elle n'avait pas su faire affirmer sa propre méthode. En effet, au lieu de respecter une certaine autorité et une rigueur, elle préférait travailler en douceur, privilégiant la patience et l'indulgence, traitant l'élevé comme son égal. Ainsi, elle avait réussit a instaurer un climat de confiance et de bien être avec eux.

Cette douceur innée, qui émane de sa personne avait su séduire Turino. Ils s'étaient rencontrés à l'occasion de la fête du village, lors du passage de la garde, il défilait aux cotes de ses compagnons d'armes dans les rues. Les voici a présent mariés depuis cinq ans, vivant un amour calme et paisible, aspirant a une humble vie.

Poussant la porte de la salle, elle se dirigea vers son armoire, cherchant prestement son livre de sort, pour son cours de l'après midi avec les élèves de dernière années.
Apres avoir retourné son contenu, elle en déduit qu'elle l'avait oublié ce matin sur son bureau.
Habituellement elle prenait son repas du midi avec ses collègues de travail. Profitant de sa pause déjeuner, elle décide de retourner a la maison le chercher.

Entre-ouvrant la porte d'entrée, elle aperçut, bien en évidence sur la table, deux verres. L'un d'eux portait une marque de rouge a lèvre. On pouvait presque apercevoir de celui-ci la pince à cheveux en ébène que Sahori avait offerte a Zaria.

Zaria et Sahori avaient grandi, dans le même petit village, aux environs de Talking island. Elles avaient nouées une amitié grandissante au fil des années. C'est ainsi que les deux jeunes femmes devinrent inséparables, partageant depuis leur plus tendre enfance leur moindre confession.

Légèrement intriguée par le passage de Zaria, elle se rappela l'objet de son retour chez elle et pris le chemin du bureau.

Trouvant le livre posé en évidence sur celui-ci, elle allait prendre le chemin du retour, lorsque son attention fut attirée par un morceau de tissu posé négligemment au milieu du couloir.
Un peu plus loin elle ramassa la ceinture de son mari, sa dague, son arme de service encore placée dans son fourreau.
Elle découvrit des vêtements appartenant à une femme et a son mari parsemés le long du couloir, la console du couloir était au milieu du passage, le vase brisé...
Plongée dans une incompréhension totale, elle suivit inconsciemment la piste des vêtements indiquant le chemin de la chambre.
A mesure de son avancée, elle se résigna a l'idée que son mari ai pu la tromper.
Elle, une femme habituellement si compréhensive, si douce, sentit naître en elle un sentiment nouveau qui pouvait être assimilé a de la colère, en circonstances de trahison.

La main sur la porte, hésitant a la pousser, se posant mille et une questions dont celle de l'identité de la maîtresse...
Poussée par un excès de colère, elle trouva le courage d'ouvrir cette porte. Se tenant dans le chambranle de la porte, elle aperçut son époux, nu lui tournant le dos, cachant ainsi a sa vue l'identité de sa partenaire.

Surpris par le bruit de l'ouverture de la porte Turino se retourna, levant ainsi le mystère de l'identité de la jeune femme.
Zaria était là, étendue, pantelante...
Repensant aux verres entreposes dans le salon, à la zizanie régnant dans le couloir... Sahori prit conscience du caractère immonde de l'homme qu'elle avait épousé.
Sa raison ne pouvant en supporter plus, prise d'un excès de folie passagère, elle sortit la dague, qu'elle avait toujours en main, de son fourreau.
Lui ôtant la vie par de multiple coups portés a la poitrine...
Laissant le corps sans vie de cet être immonde, gisant au sol.

Elle fit froidement demi tour, traçant ainsi définitivement un trait sur son passé.
Elle Entama ainsi une nouvelle vie, en totale rupture avec ce qu'elle avait toujours été...

*imagine deja Sasa chevauchant un loup les cheveux en bataille* Gniark!